Nous sommes tous Charlie...

Ils se sont enfuis en criant " Allah Akbar"...
Ils sont morts en criant " ah les connards"...

La balle a eu raison du crayon....la poudre a eu raison de l'encre...
Deux ou trois trous de balles ont donc gommé de notre quotidien des membres d'une presse libérée. Des barbares ont fait un carton sur une feuille de papier. Des bouchers ont croqué la vie de policiers et effacé la ligne de vie d'anonymes, comme vous et moi, qui étaient là au mauvais endroit, au mauvais moment.
Je reprendrai un bon mot des réseaux sociaux : "déjà à la base si tu as peur d'un dessin, ce n'est pas d'un dieu dont tu as besoin mais d'un psy..." Avec un crayon et des mots, des journalistes et dessinateurs avaient fait trembler les plus sombres trous du cul fanatiques religieux. Leur seule réponse a été froide et sanglante. En quelques minutes, des couards ont tiré un trait sur un humour qu'ils ne comprenaient pas. Des animaux ont barbouillé les desseins de la provocation. Des lâches ont grossi le trait qui marquait les contours de l'obscurantisme.
Je n'étais pas abonné à "Charlie" mais j'ai lu, vu, été choqué, interpelé, interloqué, amusé et souvent ri en lisant parfois le journal satirique par excellence à l'instar de son acolyte du "Canard enchainé". Le rire tue la peur, une référence au "Nom de la rose" roman d'Umberto Eco. Mais la peur ne tuera pas le rire, à l'image des manifestations spontanées de soutien aux victimes qui ont prouvé aux auteurs de ce crime que l'Homme a encore une âme, et qu'il a encore envie de rire de tout mais pas avec n'importe qui.
Ne touchez pas à nos symboles, ne touchez pas à nos sourires, ne touchez pas à notre subversion comique. Vous tuerez peut-être des hommes mais ne ferez que renforcer notre refus de la barbarie et galvaniserez notre volonté à combattre la pensée unique. Nous refuserons d'avoir peur des monstres. D'autres ont essayé et ont échoué par delà le temps et les époques.

Quand je pense que ces trois connards ont cru avoir tué l'un des symboles de l'humour, de la satyre et de la provocation... Ils ont juste créé le plus grand rassemblement populaire contre la connerie humaine...et honoré la mémoire des 12 personnes devenues des martyrs et des héros.
Ma plume n'aura jamais le talent et la portée du crayon des hommes de Charlie, cependant je tenais à leur montrer mon respect et leur écrire que : "les balles sifflent comme les paroles s'envolent mais que les dessins sont comme les écrits, ils demeurent et ne meurent jamais..."
Nous sommes tous Charlie...